Donner son corps à la science - Chroniques | Fédération des coopératives funéraires du Québec

Donner son corps à la science

À l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), comme dans les quelques institutions d’enseignement supérieur autorisées, les cours d’anatomie humaine et les projets de recherche qui requièrent l’utilisation de corps humains sont de première importance. Le développement et la promotion des nombreux programmes en santé, dont certains sont uniques au Québec, en bénéficient grandement.

Le laboratoire d’anatomie de l’UQTR a débuté ses activités en 1993. Régis par la loi sur les laboratoires médicaux et sur la conservation des tissus, les étudiants, les professeurs et les chercheurs doivent respecter un code d’éthique portant sur le respect du corps. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons accueilli 742 corps, et c’est plus de 20 000 étudiants dans les différents programmes de la santé qui ont bénéficié de la générosité des donneurs.

Quelles sont les conditions à respecter

Selon l’article 43 du Code civil du Québec, toute personne de 14 ans et plus peut donner son corps ou autoriser sur celui-ci le prélèvement d’organes ou de tissus. Le mineur de moins de 14 ans le peut également, avec le consentement du titulaire de l’autorité parentale ou de son tuteur. Cette volonté est exprimée soit verbalement devant deux témoins, soit par écrit, et elle peut être révoquée de la même manière.

Pour la sécurité des personnes qui travailleront avec le corps et pour le respect de la volonté du donneur, certaines conditions doivent cependant être observées :

  • Le décès doit être de cause naturelle.
  • Le corps doit avoir été réfrigéré dans les 6 heures suivant le décès et être en bon état de conservation.
  • Le corps ne doit pas avoir été brûlé ou avoir subi un accident majeur juste avant le décès.
  • Le corps ne doit pas avoir été embaumé ou avoir subi une autopsie.
  • Le corps ne doit pas avoir subi de chirurgie récente (moins de 2 mois) ou de don d’organes (sauf le don de cornée) au moment du décès.
  • Le poids du corps doit être proportionnel à sa taille (IMC de 19 à 28).
  • Le corps ne doit pas avoir été trop déformé par la maladie (corps dont les membres sont recroquevillés).
  • Le décès ne doit pas avoir été causé par une maladie contagieuse (hépatites A, B ou C, sida, septicémie, choc septique, SARM, SRAS, infection à C. difficile, etc.).
  • Le corps ne doit pas contenir de substances radioactives (traitement récent de radiothérapie).
  • Le transport vers le laboratoire d’anatomie doit être effectué dans les 48 heures suivant le décès.

Que se passe-t-il ensuite ?

À la suite de l’acceptation du corps, celui-ci est transporté à l’université (sans frais pour une distance maximale de 250 km) où il sera conservé pour une période de trois ans.

Après utilisation du corps pour fins de recherche ou d’enseignement, les restes seront incinérés (sans frais). Les familles qui le désirent pourront récupérer les cendres. Toutefois, les frais reliés à l’inhumation sont sous leur responsabilité. Dans le cas contraire précisé lors du don ou du décès, l’urne sera inhumée au cimetière Saint-Michel, sur un terrain appartenant à l’UQTR, et le nom de la personne sera inscrit sur le monument.

Chaque année, une messe est célébrée à l’Université à la mémoire des donneurs, suivie d’une cérémonie commémorative. Les familles sont invitées à assister à cette célébration. Une murale située à l’entrée du laboratoire rend hommage à tous les donneurs.

Comment s’y prendre

Toute personne désirant faire le don de son corps à la science peut se procurer une carte de donneur au ministère de la Santé et des Services sociaux, ou s’inscrire à la banque de donneurs de l’UQTR.

Puisque les conditions requises impliquent que le corps ne pourra pas être exposé, il est important d’informer les membres de la famille de votre volonté. Par ailleurs, ce sont eux qui informeront le personnel soignant de votre désir et entreprendront les démarches nécessaires.

Le don du corps à la science est un geste anonyme qui constitue une ultime contribution à l’avancement des connaissances. Nous en sommes toujours très reconnaissants.

Johanne Pellerin, technicienne laboratoire
Département d’anatomie
Université du Québec à Trois-Rivières

Commentaires (2)

Tout ce que j'ai lu est vraiment intéressant. Je ne savais pas ,comment m'y prendre pour expliquer aux gens se qu'il fallait leur dire, car la question m'a été posée quelques fois...je vais en faire des photocopies, pour. Apprendre comment m'y prendre ,si la question mes encore posé. Car je travaille partiellement dans un salon funéraire... Merci.pour cette lecture...

Lucien LeBlanc, 10 juin 2021

Merci pour cette information. Je m'en vais dans ce sens.

Irène Brouillette, 10 juin 2021

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