Accompagner sans sombrer - Chroniques | Fédération des coopératives funéraires du Québec

Accompagner sans sombrer

S’il est une expérience bouleversante, c’est bien celle d’accompagner un être cher qui va mourir. Troublante et exigeante, cette mission – car il s’agit bien davantage d’une mission que d’une tâche – nous confronte à la souffrance physique et psychologique de l’autre, tout en nous ramenant à notre propre douleur face à notre séparation prochaine.  

Dès l’instant où l’on apprend que la mort approche pour une personne aimée, son propre deuil commence. Les phases à traverser seront relativement les mêmes que celles qu’affrontera la personne mourante : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et, finalement, l’acceptation.

Accompagner une personne mourante, c’est s’exposer à plusieurs émotions qui se bousculeront. Découragement, culpabilité, frustration, anxiété : voici autant d’états qui pourraient envahir l’aidant, le menaçant même de détresse psychologique, voire de dépression. Il est donc essentiel pour une personne accompagnante de s’écouter, de se ménager et de se traiter avec bienveillance au cours de cette traversée. 


Être aidé dans son rôle d’aidant

Même si on a plutôt tendance à s’oublier, prendre soin de soi est primordial durant le temps que dure l’accompagnement d’une personne mourante. Très rarement prévisible, cette période peut en effet s’étirer, ce qui rend d’autant plus important le fait d’être soi-même bien entouré. D’une part, pour contrer l’épuisement engendré par les nombreuses tâches à accomplir, d’autre part, pour faire face aux émotions et questionnements qui risquent fort de nous envahir. 

Prendre du temps pour soi, même quelques minutes par jour, fait le plus grand bien et permet de se ressourcer. Lire, faire des mots croisés ou jardiner ne sont que quelques activités qui permettent de relaxer et de prendre un peu de recul sur cette tranche de vie des plus prenantes. 

Sa propre santé est essentielle; en devenant soi-même malade, il deviendrait impossible d’être le pilier sur lequel notre proche s’appuie. Même si cela ne va pas de soi, bien manger, dormir suffisamment et faire de l’exercice sont autant d’actions à ne pas négliger. Il est par ailleurs important de se montrer indulgent envers soi et, surtout, de résister au piège de la culpabilité, que mille prétextes pourraient alimenter.

Dans ce processus qu’est la dernière ligne vers la mort d’un être cher, on devrait se fier à son intuition et surtout, ne pas être trop exigeant envers soi-même. Il est tout à fait normal de vivre des hauts et des bas sur les plans physique et émotif, et ce, pas nécessairement au même rythme que la personne dont on s’occupe.

Bien que ce soit par moment difficile à concevoir, c’est un privilège d’accompagner une personne aimée dans sa fin de vie. Pour citer le grand Félix Leclerc, « c’est grand la mort, c’est plein de vie dedans ».

À bout de souffle? 

Soyez attentif aux signes d’épuisement et n’oubliez pas que plusieurs personnes peuvent vous aider. Vous pouvez parler de votre situation avec les autres membres de la famille. Vous pouvez aussi en parler avec les membres de l’équipe soignante de la personne en fin de vie. Soyez assuré qu’ils comprennent vos besoins.

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Ressources

Soins palliatifs et de fin de vie : Guide pour les proches aidants

Guide à l’intention des proches : Programme d’accompagnement de soins palliatifs et de soin de vie en hébergement

Appui pour proches aidants 

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