Dons d’organes : Accompagner les familles éprouvées - Chroniques | Fédération des coopératives funéraires du Québec

Dons d’organes : Accompagner les familles éprouvées

Tous ne le savent peut-être pas, mais il existe au Québec des infirmières et des infirmiers ressources dont la principale fonction est d’accompagner les familles qui ont à faire face à une demande de don d’organes ou de tissu dans une situation de décès subit. En tant qu’infirmier de profession, j’ai joué ce rôle de nombreuses années. En plus d’aider et de soutenir les familles, notre travail consiste également à proposer des activités de sensibilisation auprès de la population en général dans différents organismes communautaires et sociaux, par des conférences sur le don d’organes.

Dans plusieurs centres de santé et de services sociaux, le don d’organes n’est pas fréquent. Notre défi est de trouver la bonne manière de présenter aux familles endeuillées le déroulement du processus que cela implique. Dans une telle situation, il est important de faire les choses au bon moment et par la bonne personne. On parle donc d’un accompagnement personnalisé qui permet d’offrir un soutien constant aux familles éprouvées. Pas seulement lors de l’événement, mais à différents moments après le don d’organes.

Accepter la mort d’un proche n’est pas facile en soi et il est nécessaire d’allouer un temps de réflexion aux proches qui sont en état de choc. Il faut prendre son temps, ne rien brusquer et savoir faire preuve de compassion, principalement dans un contexte de mort neurologique. La mort neurologique signifie l’arrêt définitif du fonctionnement du cerveau, irrémédiablement détruit. La personne ne respire qu’avec l’aide d’une machine, et le cœur ne bat que grâce à des médicaments. Pour les proches qui voient l’un des leurs dans cet état, il est difficile de comprendre qu’il ne sera pas possible de lui sauver la vie.

Après avoir tout tenté auprès du patient, vient le temps de s’asseoir avec la famille et d’en parler. L’infirmier responsable du don se doit d’avoir une approche adéquate et d’être à l’écoute afin de bien répondre aux questions qui surgissent : Est-ce qu’il pourra être exposé ? Combien de temps cela prendra-t-il ? Qui recevra les organes ? Etc.

À partir du moment où la famille accepte, tout va vite et il faut être bien organisé pour la suite des choses. Étant situé en région éloignée, le défi était de tout mettre en œuvre pour que les prélèvements soient faits dans les normes, car les soins sont complexes. Dans le but de coordonner le déroulement de façon efficace, les étapes doivent être bien définies. Il arrive fréquemment que nous ayons à offrir des séances de formation auprès des médecins et des infirmières aux soins critiques, ainsi qu’à d’autres professionnels des établissements de santé de la région.

Peu importe l’âge du donneur, les dons d’organes et de tissus permettent de sauver jusqu’à huit vies et de redonner une qualité de vie à plus d’une quarantaine de personnes. Quand on sait que plus de 800 personnes sont en attente de greffe au Québec, il est primordial de mettre des efforts pour rendre le don accessible partout dans la province.

Comment procéder pour donner ses organes à son décès ?

  1. En vous inscrivant comme donneur au registre de consentement au don d’organes et de tissus de la Régie de l’Assurance Maladie du Québec ramq.gouv.qc.ca.
  2. En signant l’autocollant à apposer au dos de la carte d’assurance maladie.
  3. Verbalement auprès de votre famille.

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Normand Lemieux
Administrateur à la Coopérative funéraire de l’Abitibi
Infirmier pendant 41 ans au Centre intégré de santé et service sociaux en Abitibi-Témiscamingue

À peine 1 % des personnes qui décèdent annuellement dans les hôpitaux sont considérées comme répondant aux critères médicaux et légaux pour le don d’organes.

Les prélèvements se font par des équipes spécialisées qui s’assurent que l’apparence du donneur ne soit pas affectée, ce qui permet une exposition du corps au salon funéraire.

Il arrive que des receveurs ou des familles de donneurs veuillent communiquer l’un avec l’autre. Dans ce cas, Transplant Québec sert d’intermédiaire afin de s’assurer que l’autre partie y consente. Dans tous les cas, Transplant Québec veille à préserver l’anonymat relié au don.

Tiré du site de Transplant Québec : transplantquebec.ca

Commentaires (2)

J'ai signé ma carte d'assurance maladie pour don d'organes. Faut-il que le décès ait lieu a l'hôpital ? Ou si je meurs disons lors d'un accident de la route et que le corps soit acheminé vers un centre hospitalier quelconque combien de temps avez vous pour effectuer le travail depuis le décès et le prélèvement. Merci

Francois Tessier, 11 février 2024

Bonjour M. Tessier,
L'article a été écrit par un spécialiste externe. Nous n'avons malheureusement pas les ressources pour répondre avec précision à votre question. Je vous invite toutefois à consulter le site transplantquebec.ca pour plus d'information.
Sur le site, on fait mention de ceci :
« Il faut que la mort survienne dans un centre hospitalier, dans des conditions bien particulières. Les causes de décès les plus susceptibles de conduire à un don d'organes sont :
- les accidents vasculaires cérébraux (AVC);
- les traumatismes crâniens;
- les anoxies cérébrales consécutives à une pendaison, à un arrêt cardiocirculatoire, à une noyade, etc.;
- certaines tumeurs cérébrales primaires. »

L'équipe de la FCFQ, 13 février 2024

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